Bitcoin, une pizza technologique !

C’est un fait,
la pizza occupe une place particulière dans le coeur des crypto enthousiastes.
Un ‘pizza day’ est même célébré le 22 mai, tel une fête votive, en référence à ce moment historique où, en 2010, un informaticien du nom de Laszlo Hanyecz réussit à établir une base de transaction commerciale en utilisant des bitcoins : 2 pizzas de chez « Papa John’s » en échange de 10000 bitcoins…
10000 bitcoins!!!
Ce qui en fait à ce jour les pizzas les plus chères de l’histoire !
Cela vaut bien un hommage au dispendieux Laszlo car, sans les premières transactions de ce genre, nous n’aurions pas le réseau actuel.

En y regardant d’un peu plus près…
La pizza peut également être vue comme une formidable manière d’expliquer ce qu’est Bitcoin

En similitude avec cette révolution culinaire basée sur d'anciens ingrédients comme la pâte à pain, le coulis de tomate, le fromage,... Bitcoin est une révolution technologique basée sur un agencement particulier d’ingrédients préexistants, voire anciens.

Amusons-nous un peu à approfondir cette similitude :

Dans le rôle de la pâte à pain, nous trouvons le réseau distribué pair à pair.
C’est le support, le socle dur. C’est sur lui que tout est bâti.
Ancien ingrédient issu du domaine militaire en pleine guerre froide, cette forme de réseau informatique de communication permet à chaque interlocuteur – appelé ‘nœud’ – d’émettre, de recevoir et de relayer des informations via les autres nœuds et jusqu’à pouvoir les atteindre tous mais sans passer par un point central, un point de faiblesse, puisqu’il existe toujours plusieurs voies possibles de transmission.
Cet ingrédient est une base indispensable au bon fonctionnement d’un réseau qui se veut libre et sans entraves.

Notre tomate quant à elle, c’est la cryptographie asymétrique. Née elle aussi du monde de la guerre, employée en contre-espionnage selon la littérature, elle est une révolution à elle seule car, pour la première fois dans l’histoire, elle permet à deux interlocuteurs de communiquer de manière privée et sécurisée sans partager un secret de chiffrement au préalable.
En pratique, elle authentifie une information et rend impossible sa modification sans que l’on s’en aperçoive…
Propriété ô combien primordiale dans le cas d’un réseau monétaire, libéré de toute autorité.
Dans l’espace de transaction Bitcoin, elle est présente partout, parfois sous plusieurs formes, mais bien partout, comme le coulis de tomate sur la pizza.
Son goût est inimitable et sa couleur transparaît sur toute la surface.

Et la fameuse blockchain direz-vous? …
C’est notre mozzarella !
Regardez-la, on ne voit plus qu’elle. Elle nous hypnotise.
Appétissante, onctueuse et dégoulinante, elle nous fait saliver au point que l’on en oublie le reste, tout ce qu’il y a dessous, dessus ou à côté.
Elle semble être la chose la plus importante, nous fait croire qu’à elle seule, elle peut nous régaler. Comme si ce qui comptait vraiment, c’était cette technologie blockchain ! Et elle en a fait tourner des têtes, depuis 2015.
Mais attention à l’indigestion car c’est lourd et difficile à digérer… de se tromper.
Ce registre, dont le concept fut évoqué par David Chaum dès les années ‘80 et développé par Haber et Stornetta en 1990, est certes la partie la plus visible du protocole, mais n’est pas plus important que les autres ingrédients.
L'idée centrale, qu'il aide certes à construire, c'est celle de consensus distribué.
Mais prétendre dénigrer Bitcoin et ne s’intéresser qu’à la ‘technologie blockchain’, c’est aussi absurde que de dénigrer la pizza pour ne vanter que son fromage...

Et le meilleur pour la fin
Il demeure un ingrédient d’une importance capitale, indispensable, permettant à notre recette d’atteindre des propriétés inédites : l'huile d’olive pimentée, parfaitement dosée et assaisonnée.
Mmmh, c’est elle qui nous incite à en reprendre, encore et encore, quitte à se forcer.
On ne la voit pas mais, omniprésente, on la devine en observant attentivement les règles de fonctionnement qu'elle fixe : c'est la preuve de travail.
Elle détermine tout, c’est la touche finale qui fait en sorte que le protocole soit une réussite de décentralisation et d’auto-suffisance.
Développée à l’origine en tant que technique anti-spam, faisant usage, comme la blockchain d'ailleurs, de la fonction mathématique de hachage, elle se présente sous la forme d’un procédé qui respecte les lois fondamentales de la thermodynamique, incitant à ‘se donner du mal’ pour le réseau (mobiliser de la puissance de calcul) en échange d’un espoir de récompense octroyée par lui toutes les dix minutes.
C’est elle qui donne tout le ‘piment’ à notre protocole révolutionnaire, à tel point que l’en priver nous paraîtrait bien fade, trop ‘traditionnel’, complaisant, voire inutile.
Sans elle, pas de consensus parfaitement décentralisé. Ne l’oublions jamais.

Ainsi, comme la pizza, Bitcoin est un agencement d’ingrédients … techniques, déjà existants auparavant, parfois même assez anciens, 'cuits' et mélangés d’une manière originale, qui aboutit à une véritable révolution, un changement de paradigme.

Alors ne boudons donc pas notre plaisir… BON APPETIT !